3 Mars 2016
Le 6 Janvier nous célébrions, la fête de l’Épiphanie.
On partage la galette, on distribue les parts au hasard ou selon la volonté du plus jeune, on trinque à la santé du roi qui a tiré la fève, on cale une couronne de carton doré sur sa tête…
Depuis deux mille ans, ils sont en route. Depuis les débuts de l'histoire, ils nous guident et nous précèdent. Mais qui sont donc ces mages qui nous réjouissent et nous fascinent, nous entraînent et nous interrogent ?
Les premiers éléments dont nous disposons se trouvent dans le récit de la naissance de Jésus, dans l'Évangile de Matthieu.
La visite des mages n'est qu'une péripétie autour de l'événement. Partis d'Orient, les mages se rendent à Jérusalem d'abord, à Bethléem ensuite, à la recherche d'un roi qui vient de naître. « Jérusalem et Bethléem, insiste le P. Gérard Billon, bibliste, sont deux villes-clés dans cette intrigue. »
Première clé donc : Jérusalem. Les mages se sont déplacés sur l'apparition d'un astre. Ils vont là où il est normal que naisse un roi : dans la ville royale de Jérusalem. Mais ils se trompent : à Jérusalem, il n'y a pas de nouveau-né. Avec l'aide d'Hérode, les mages trouveront un indice dans les Écritures, et l'enquête repart.
Seconde clé : Bethléem. Les mages reprennent le chemin vers Bethléem. L'astre qui les avait mis en route au début réapparaît. Il complète l'annonce, la prophétie contenue dans les Écritures : le Messie doit naître à Bethléem. Le récit évangélique ne parle pas de crèche, mais de maison. Une fois sur place, tout va très vite : les mages entrent, voient, se prosternent, rendent hommage, ouvrent leurs coffrets, offrent les présents... Et s'en retournent.
Écrit au VIème siècle, le Livre de la caverne des trésors raconte l’histoire traditionnelle de ces mages orientaux qui seraient venus adorer le Christ peu de jours après sa naissance. L’ouvrage rappelle qu’une prophétie voulait que de l’or, de l’encens et de la myrrhe aient été déposés par Adam en Perse, sur le mont Nud (un mot qui signifie "paradis"), pour être apportés au Messie dont la venue devait être annoncée par un astre extraordinaire.
De génération en génération, douze mages étaient chargés de guetter ce signe du ciel en montant tous les ans sur la montagne et en y priant pendant trois jours tout en observant le firmament. Or, deux ans avant la naissance du Christ, ils auraient aperçu une étoile ressemblant à une jeune fille portant sur son sein un enfant couronné. Ils prirent aussitôt les présents et suivirent l’étoile qui allait les mener jusqu’à Bethléem.
Les tableaux, mosaïques ou dessins les plus anciens représentent les Rois mages en costume persan, avec des pantalons serrés à la cheville et des bonnets phrygiens ; ils offrent leurs présents selon le rite de la Perse, en tenant les offrandes dans des mains recouvertes par leurs manteaux. Ce n’est qu’à partir du IXème siècle qu’on prend l’habitude de les désigner comme des rois, avec des couronnes sur la tête.
À partir du XIIème siècle, nouvelle évolution qui montre à travers eux les trois âges de la vie : Gaspard est un adolescent jeune et imberbe, Balthazar un homme mûr portant la barbe et Melchior un vieillard chauve à barbe blanche. Enfin, à partir du XVème siècle, les Rois mages évoquent l’humanité tout entière : un asiatique, un blanc, un noir. Les peintres n’ont pas ajouté de quatrième Mage pour les Indiens après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Il n’y a que dans la cathédrale de Viseu au Portugal qu’on voit un chef indien du Brésil apporter ses présents au nouveau-né de Bethléem.
La galette des Rois